samedi 28 août 2010

Les Génies

La vision que l’on a du monde reproduit notre monde intime. Pas étonnant que les génies, à travers leurs découvertes n’ont découvert que ce que leur psychologie décrivait.

D’ailleurs Teilhard de Chardin écrit ceci :

“Subjectivement, d’abord, nous sommes inévitablement centre de perspective, par rapport à nous-mêmes. Ç’aura été une candeur, probablement nécessaire, de la Science naissante, de s’imaginer qu’elle pouvait observer les phénomènes en soi, tels qu’ils se dérouleraient à part de nous-mêmes. Instinctivement, physiciens et naturalistes ont d’abord opéré comme si leur regard plongeait de haut sur un Monde que leur conscience pouvait pénétrer sans le subir ni le modifier. Ils commencent maintenant à se rendre compte que leurs observations les plus objectives sont toutes imprégnées de convictions choisies à l’origine, et aussi des formes ou habitudes de pensées développées au cours du développement historique de la Recherche. Parvenus à l’extrême de leurs analyses, ils ne savent plus trop si la structure qu’ils atteignent est l’essence de la Matière qu’ils étudient, ou bien le reflet de leur propre pensée. Et simultanément ils s’avisent que, par choc en retour de leurs découvertes, eux-mêmes se trouvent engagés, corps et âme, dans le réseau des relations qu’ils pensaient jeter du dehors sur les choses : pris dans leur propre filet. Métamorphisme et endomorphisme, dirait un géologue. Objet et sujet s’épousent et se transforment mutuellement dans l’acte de connaissance. Bon gré mal gré, dès lors, l’Homme se retrouve et se regarde lui-même dans tout ce qu’il voit.” (Le Phénomène Humain page 26)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire