vendredi 27 août 2010

l'Astrologie Horaire

L’astrologie horaire, on dit encore l’astrologie des interrogations, a pour objet de répondre à une question. Peu importe la nature de cette dernière. Le consultant pose une question à l’astrologue et celui-ci érige un thème au moment même où il en a pris connaissance et ce pour le lieu où il se trouve. Par conséquent ce thème ainsi dressé est uniquement conçu pour répondre à cette question. Autrement dit, le principe de l’astrologie horaire consiste donc à répondre à une question en interprétant le thème du moment où celle-ci est posée.
Il est assez aisé de se rendre compte que l’astrologie horaire est la mère de l’astrologie généthliaque. Certes, de nos jours nous connaissons tous nos coordonnées de naissance : date et heure, mais c’est un phénomène qui est relativement récent dans l’histoire de l’humanité. Par exemple, au Moyen-Âge le commun des mortels ignorait totalement sa date de naissance, quant à son heure n’en parlons pas… et pourtant, l’astrologie était à son apogée !
De même, en Afrique du Nord, la plupart des hommes et des femmes du XIXe siècle ignoraient leurs données natales. Et pourtant, depuis toujours il existe une Astrologie arabe. Il en est de même aux Indes. Malgré cela les gens venaient consulter les astrologues. Par conséquent, nous sommes ici en droit de nous poser la question suivante : sur quelles données natales se référaient les astrologues chaldéens lorsqu’ils devaient dresser les thèmes de leurs consultants ? Ils utilisaient précisément ce que l’on nomme l’Astrologie Horaire, ou l’Astrologie des Interrogations.
Toutefois, au niveau du terme usité, c’est celui d’Astrologie Horaire qui est surtout retenu parce que le Maître de l’Heure Planétaire y joue un rôle prépondérant.

Cependant ce procédé qui consiste à répondre à une question au moment même où elle est posée peut paraître assez désopilant !
Francine Mercier et Robert Gouirand décrivent parfaitement ce “mystère” (du grec musterion, initié) de l’Astrologie horaire dans leur merveilleux petit manuel : “L’Astrologie questionnaire” - SAR, 1994 :
“...l’expérience montre que le consultant sent occultement qu’à cet instant se présente dans le ciel l’unique opportunité permettant d’exprimer une telle combinaison, le désir de savoir et la possibilité de savoir. Sinon il n’est pas poussé à interroger l’Astrologue.”
Et plus loin : “Le thème questionnaire est toujours pertinent, assertion foudroyante faisant passer autour de nous un étrange frisson. Car par quel mystérieux processus ces futurs simplement imaginés se coagulent-ils un jour en réalités vécues et quel est le sombre temps immobile à l’intérieur duquel se déplie notre propre histoire ?” (Pages 12-13).
De son côté, Dane Rudhyar, dans son ouvrage La Pratique de l’Astrologie (éditions Librairie de Médicis) écrit :

“Tout thème horaire dressé en réponse à un besoin réel et correctement formulé doit être considéré comme une manifestation de l’Intelligence Universelle cherchant à rétablir l’harmonie rompue par la crise, le problème, suscitant le besoin.”
Et d’ajouter plus loin : “... l’individu envahi par le trouble voit son esprit dans l’impossibilité d’agir c’est alors qu’il est nécessaire d’avoir recours à un intermédiaire (l’Astrologue) à même de déchiffrer et d’interpréter la “signature du ciel”. (Page 171)

Par conséquent, lorsque l’astrologue érige un thème à l’instant où il a compris le sens de l’interrogation de son consultant, cette compréhension symbolise le lien INTUITIF-DIVINATOIRE qui relie à ce moment là l’ASTROLOGUE-LECTEUR au CIEL-LIVRE, dont les configurations planétaires du moment reflètent la réponse à la question. L’Astrologie horaire est à la fois un fil d’Ariane et une langue vivante. En outre, le thème doit être monté au lieu où se trouve l’Astrologue : c’est là que l’interrogation prend corps, devenant en quelque sorte une “entité”, un être vivant né du lien ASTROLOGUE-CIEL car il ne faut jamais oublier l’Essence ésotérique de l’Astrologie horaire !
On peut considérer le thème natal comme l’ESSENCE de l’individu et le thème horaire comme l’EXISTENCE. Si l’on s’en tient à l’aspect strictement prévisionnel, il est aisé de comprendre que les diverses méthodes prévisionnelles issue du thème natal (Généthliaque) à savoir les Transits, les Directions, les Progressions et les Révolutions, nous permettent de considérer l’individu dans son ensemble au modèle général de son expérience existentielle et de son développement personnel. Ici, nous traitons de généralités et de virtualités, de catégories d’événements et des types de réponses de l’individu à ses expériences. Cependant, ni les Transits, ni les Directions, ni les Progressions, ni les Révolutions ne renvoient à des situations précises. Les paramètres thématiques (Planètes, Signes, Maisons) sont susceptibles de recouvrir des significations diverses et variées et ceci à différents niveaux. En eux-mêmes les Transits et les Directions, n’indiquent jamais rien de précis concernant des événements concrets. La précision n’est acquise que si les tenants et les aboutissants de l’expérience ont été identifiés et caractérisés, les Transits et les Directions peuvent alors révéler ce qui peut survenir dans les limites ainsi définies. Autrement l’astrologue, se contente de supputer un faisceau de possibilités dont la concrétisation est susceptible de suivre un axe quelconque parmi ceux qui s’offrent à elles. Par conséquent, l’astrologue face à cette situation n’a pas d’autres alternatives que de donner des conseils qui portent exclusivement sur l’individu et son adaptation à l’existence, et non sur des événements spécifiques. C’est d’ailleurs pour ces motifs que l’astrologie généthliaque est devenue au fil du temps, psychologique voire spiritualiste.
De son côté l’Astrologie horaire traite des cas particuliers et des problèmes personnels en tant que tels. Ici, ces questions ne sont pas abordées comme des possibilités découlant de modèles généraux de comportement relatifs à l’adaptation de l’individu à l’existence, mais elles constituent le sujet principal, le point de départ. L’Astrologie horaire est celle des cas particuliers. Elle s’intéresse directement à des situations objectives et spécifiques.
A ce niveau d’investigation je ne peux m’empêcher de faire appel à Dane Rudhyar, qui, parlant de l’astrologie horaire, écrit :
« La personne individuelle qui se trouve confrontée à ce genre de situation apparaît en astrologie horaire sous un jour particulier. Elle fait sonner l’horloge à l’entrée du monde dans la vie consciente. Elle signifie sa volonté d’aborder consciemment le problème, quel qu’il soit, qui la touche à ce moment. Elle exprime son problème et sa disposition à l’envisager en fonction d’une finalité universelle, avec l’intelligence, cette intelligence qui, individualisée en l’homme, reste essentiellement un facteur universel. Tout individu, homme ou femme, voit son existence conditionnée par des facteurs biologiques, impulsions et sensations. Il adopte une attitude égocentrique à l’égard du domaine d’expérience qui lui est offert, répondant à des modèles de comportement imposés par la tradition et requis par l’environnement social, ainsi qu’à une aspiration, confuse et irrésolue, vers quelque idéal d’existence. Il est susceptible d’exercer sa réflexion dans maints domaines, voire de posséder une intelligence brillante lui permettant d’associer promptement les informations qu’il a emmagasinées dans sa mémoire ; et pourtant, il peut fort bien ne pas vivre le moins du monde selon la “voie consciente” de l’intelligence authentique. Il sait probablement ce qu’il veut ; à chaque occasion il pèse le pour et le contre en fonction de qu’il “sait” et de ce qu’il “veut”. Il a tout loisir d’exhiber son intelligence, cette forme d’intelligence qui répond aux testes, faculté dont il dispose pour s’insérer socialement, et répondre aux exigences de la vie collective. Pourtant rien de cela n’a trait à ce j’ai appelé la “vie consciente”. Il ne s’agit là que d’un comportement biologique, égocentrique et social. “Vivre consciemment” signifie vivre en tant qu’individu, différencié de la moyenne, conscient d’un but, et constamment déterminé à adapter son existence (comportement, sensation, pensées) aux exigences de ce but. Si l’individu se perçoit comme un élément isolé du reste du monde, et si ses fins sont égocentriques, dénuées de toute transcendances, son existence est négative, fondamentalement destructrice, plus finaliste que consciente. La conscience authentique implique l’existence d’une relation entre l’individu et l’univers, relation avérée et ressentie profondément. Un individu qui n’entretient aucune relation avec l’univers est une fiction. Aucun individu ne vit dans le vide. Relié, il l’est, à un groupe, une société, le genre humain, à l’univers. S’il n’est pas pleinement au fait de cet état de dépendance totale, il ne saurait être reconnu comme un être authentiquement “conscient”, quelque brillants puissent être son intelligence, son entregent et sa réussite. Il ne vit ni selon l’intelligence authentique, ni selon l’esprit. L’intelligence est la focalisation de l’harmonie universelle dans l’esprit individuel. Elle constitue l’ajustement de l’individu à l’univers, d’actes particuliers à une fin universelle qui seule leur confère une dimension spirituelle. Vivre selon la “voie consciente”, la voie de l’intelligence véritable, c’est vivre selon la place, la fonction et la finalité qui nous sont dévolues au sein du Tout universel. C’est vouloir son destin, devenir pas à pas la totalité de ce qu’en puissance nous sommes. C’est accomplir l’Harmonie universel, là et quand nous y sommes appelés. En tant que personnalité incarnée sur terre, c’est devenir son Ciel de Naissance. C’est agir ainsi, non seulement dans un sens général, mais, qui plus est, chaque jour, chaque instant, animé d’un zèle, d’une justesse et d’une pureté d’intention les plus grandes possibles.
Mais comment pouvons-nous être certains de vivre de cette manière ? Quelle échelle de valeur, quel cadre de référence trouver pour éprouver la valeur de nos actes au moment précis où nous faisons face à une épreuve, une crise, un problème nouveau ? L’astrologie répond : “Regardez le ciel. Interrogez ses modèles ordonnés. Demandez à l’harmonie universelle de vous répondre. Tout besoin formulé consciemment et clairement, exposé avec un fervent empressement, est toujours satisfait par l’esprit, si l’homme ne ferme pas sa porte à l’influx spirituel et au message divin.” (La Pratique de l’Astrologie Pages 168, 169, 170).
Cette longue et belle citation de Dane Rudhyar, est très importante à méditer lorsqu’on aborde l’astrologie horaire.

Il serait bon ici, afin de comprendre ce qui vient d’être dit, de nous remémorer les préceptes de l’astrologie je veux parler de ses fondements.
Tout d’abord ne perdez jamais de vue le credo de l’astrologie qui repose sur la loi hermétique :
“Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable : Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; afin que les miracles d’une seule chose.” (Hermès, La Table d’Emeraude)

Henri-Cornelius Agrippa, dit : “Judicia astrorum ex ipsis atque ex nobis sunt…” Soit : “C’est de nous autant que d’eux-mêmes que procède le langage des Astres…”

André Barbault dit : « A ces origines, l’homme fait les dieux et le ciel à son image, et dans la puissance de cohésion du souffle spirituel qui soulève les humains à la rencontre du monde, le signifié humain va au-devant du signifiant astral qui lui correspond par le moyen et à travers un phénomène de « “projection” de l’inconscient collectif. »
Hervé Delboy, écrit : « Dans la religion astrale babylonienne, les astres correspondaient aux demeures des dieux. Ces dieux planétaires renvoyaient à une perception de “qualités” ou de “tonalités” solaire, martienne, etc., organisées sous forme de symboles. Cette projection idéalisée des produits de notre conscience sur le ciel a été analysée par Jung ; elle correspond à la réaction de notre psyché au vécu des saisons et à des biorythmes provoqués par des modifications dans le nycthémère de la lumière et du flux solaire en énergie. Peu à peu, ces symboles planétaires et zodiacaux se sont ainsi exprimés dans notre inconscient collectif et se sont transmis de génération en génération. » (“Astropronostic des périodes critiques de la vie par les directions primaires”, Éditions Traditionnelles, page12).
Hervé Delboy définit parfaitement ce que je pense pour ma part depuis des années, à savoir que :
1. Il existe un “Zodiaque-signal” photopériodique auquel réagit le “Zodiaque-réponse” humain, comme si le système nerveux gérait les stimuli cosmiques en relation avec nos horloges internes (rythmes circadiens de la chronobiologie) : c’est la base même de l’Astrologie conditionnaliste.
2. Nous portons nos Dieux planétaires dans nos gênes.
3. La variation Jour/Nuit pour le Soleil (phénomène des saisons) et la variation Présence/Absence du Soleil et des planètes par rapport à l’horizon correspondent - déterminent - à des comportements humains spécifiques (caractérologie de Jean-Pierre Nicola : Force et Vitesse, Faiblesse et Lenteur d’Excitation, Inhibition, Induction).
Exemple

Le Bélier possède Force et Vitesse d’Excitation (F+, V+), ses principaux atouts, qui sont aussi ceux du Dieu Mars dans la mythologie grecque. En revanche, il manque de Force d’Inhibition (f-) et ne peut fonctionner ou très mal en Lenteur d’Inhibition (l-). On dit alors qu’il est en Faiblesse d’Inhibition et en Lenteur d’Inhibition inadaptée.

Au contraire du Capricorne, chez qui domine Force et Lenteur d’Inhibition (F-, L-) : le frein est actionné progressivement et durablement (l’image d’un train entrant en gare convient parfaitement !) pouvant mener le signe au despotisme le plus implacable (Staline) comme au plus pur mysticisme (Sainte Thérèse de Lisieux).

Quand aux naissances en hémisphère sud il n’y a aucune raison d’inverser le zodiaque car les caractéristiques des signes reposent sur le rapport surface diurne-nocturne ou nocturne-diurne, qui, quelque soit la saison est le même au nord et au sud.

C’est le fondement même de l’Astrologie conditionaliste avec sa notion Zodiaque photopériodique.

Exemple

Pour Paris (48N50 2E20) le Soleil, situé sur l’écliptique à 17° Scorpion, reste présent 9H27’ au-dessus de l’horizon, du lever au coucher. A 29° Cancer il y demeure 15H16’. Ce temps de présence - générateur de l’alternance et de la variation du jour et de la nuit PARTOUT SUR LA TERRE - définit ainsi le Soleil comme appartenant à tel ou tel signe pour une latitude géographique donnée.

Or ces variations de “surface diurne-nocturne ou nocturne-diurne”, C’est-à-dire les variations de présence/absence des planètes au-dessus de l’horizon agissent comme des stimuli, des SIGNAUX (cycles planétaires) sur l’homme, auxquels celui-ci “répond” par des comportements spécifiques (type de pensée, forme de psychisme, comportement affectif, etc.) en accord avec les signes, un peu comme si le système nerveux gérait ces stimuli cosmiques en relation avec ses horloges internes (rythmes circadiens par exemple). Ainsi peut-on passer d’un Zodiaque “rythmique” local (propre à une latitude) à un ZODIAQUE UNIVERSEL, VALABLE POUR TOUTE LA TERRE.

En fait, dans le modèle du monde qui sous-tend l’astrologie, tout repose sur la lumière :

- Les orbes des planètes (et donc des aspects) qui sont d’autant plus larges que la planète est plus lumineuse.

- Les Maisons placidiennes (croissance et décroissance du cycle diurne).

- Le cycle du zodiaque (variations de la déclinaison du Soleil).

- Les qualités premières (chaud, froid, sec, humide) qui résultent de la lumière directe (chaud) du Soleil et de la lumière réfléchie (humide) de la Lune.

Ainsi dans l’astrologie ancienne tout repose sur la lumière. On n’a jamais fini de méditer sur ce point pour comprendre les textes de l’astrologie ancienne.

Claude Ptolémée dans le Livre I du Tetrabiblos, justifie l’exaltation de la Lune en Taureau par la référence à la lumière, il écrit :

“Sortant de sa conjonction avec le Soleil dans le Bélier - le lieu d’exaltation du Soleil -, la Lune accomplit sa première phase dans le Taureau et commence à accroître sa propre lumière” (Le Livre Unique de l’Astrologie, page 69).

Quand la Nouvelle Lune a lieu dans le Bélier, la Lune devient visible quand elle est en Taureau. Or, chez les Anciens, la visibilité de l’astre est si fondamentale que pour Ptolémée c’est l’une des cinq maîtrises au même titre que l’exaltation, la domiciliation, le trigone ou les termes (Ibid. voir p. 133).

Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est à partir de ce moment là que la planète, libérée des rayons du soleil, devient active.



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